Présentation,

Samy Snoussi, un talentueux et jeune photographe qui balance entre l'ombre et la lumière dans ses photos, se retrouve cette semaine sous les lumières de nos pages, chose pas vraiment commune pour quelqu'un d'habitué aux coulisses. Focus sur un talent hors pair qui fait l'unanimité!

En fait, si vous avez suivi les Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2008), et on n'en doute point, le nom de Samy Snoussi vous dira sûrement quelque chose car c'est en cette période que ce nom a brillé dans la capitale. C'est, effectivement, un photographe qui a su s'imposer dans la foulée d'artistes nationaux et internationaux, venus assister à ce festival.

Effectivement, du 30 octobre au 1er novembre dernier, au Théâtre municipal de la Ville de Tunis, des photographies de Ali Ben Ayed et autres grandes figures du théâtre tunisien ont laissé place, avec humilité, aux portraits de jeunes acteurs du cinéma tunisien.

Une première! Et pour une fois, cela n'a pas été sujet de polémique en condamnant et en dénonçant, comme beaucoup savent si bien le faire, une attaque à nos figures nationales.

Bien au contraire, de nombreux visiteurs, dont notamment les critiques d'art, ont apprécié cet hommage rendu aux jeunes comédiens avec des photographies en noir et blanc jouant sur la lumière afin de montrer la face cachée de la personnalité de chacun d'eux

«Là , c'est avant tout une passion», a affirmé Samy Snoussi. Et parce qu'il est un amoureux de l'image, il se fiait au naturel humain pour surprendre l'objectif et misait sur la dualité ombre/lumière afin de créer l'artistique de chaque portrait.

Et ce qui a fait, précisément, le succès de l'exposition «Hors Champs», c'est le concept de l'anti-pose. Une exposition qui a vu le jour en premier lieu à «El Makhzen» en collaboration avec Mohamed Ali Ben Jemâ, sans l'aide de qui, ce travail n'aurait probablement jamais abouti, comme le certifie notre jeune photographe.

Par ailleurs, chez cet artiste, le talent a , certes, joué un grand rôle, mais la formation a aussi permis de développer ses capacités et de dompter son "fou" artistique.

Il a d'abord fait l'Ecole supérieure des hautes études de technologies du design en spécialité design audiovisuel, puis il s'est tourné vers le cinéma et a fait l'Ecole supérieure de l'audiovisuel et du cinéma de Gammarth (Esac), en se spécialisant en image.

Ensuite, il a effectué des stages, essentiellement en Belgique, dans des tournages (courts métrages et télévision) et à Paris, dans le domaine de la photographie, mais également en Tunisie avec Ibrahim Letaïf (le stage de fin d'études) en étant deuxième assistant caméra dans le tournage de Cinecitta où il avait, tout le temps, son appareil photo avec lui.

Le réalisateur du film a fini par apprécier son talent, ce qui a fait de Samy Snoussi, à la fois, l'assistant et le photographe.

C'est en cette période de février 2008 que l'idée de l'exposition est venue et le défi à relever était de la lancer avant la sortie du film pour, entre autres, lui rendre hommage.

Par conséquent, il a fallu un travail et un effort énormes pour réussir une telle exposition en si peu de temps. Il faut dire que des personnes l'ont aidé et lui ont facilité la tâche, tels des amis venus spécialement de Belgique ou M. Habib Belhedi qui a mis la salle AfricArt à sa disposition.

«Le cinéma est éternel, la pellicule ne s'efface jamais». C'est avec ces mots que S. Snoussi explique son intérêt pour les acteurs de cinéma et son choix d'en réaliser des portraits. «Ces gens-là ont fait partie de l'histoire», affirme-t-il.

Notre jeune photographe est aussi intéressé par les causes humaines et, plus précisément, par la lutte contre le sida puisque la campagne d'affichage nationale, «Hatta ena ihemni», sortie dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre, c'est aussi lui.

Et sur ce sujet il déclare :«C'est une très belle expérience et ce que j'ai apprécié le plus c'est qu'on était tous bénévoles».

Des idées se bousculent dans sa tête et plein de projets essayent de sortir de son imaginaire pour se concrétiser enfin, dont une nouvelle exposition de la deuxième vague de jeunes comédiens qu'il est en train de photographier en ce moment et qui verra probablement le jour au début de l'année 2009.

Sinon, il a pour objectif de s'attaquer aux «grands» des arts de la scène en essayant de les voir différemment à travers son objectif.

D'autre projets le "tourmentent" aussi, comme ceux de rendre hommage aux hommes et femmes de théâtre par une exposition aux Journées théâtrales de Carthage de l'année prochaine, ou encore de sortir un livre de collection qui regrouperait ses photographies.

Mais ce qui tient vraiment à coeur à ce jeune photographe, c'est de participer à plusieurs expositions, de dynamiser l'action culturelle et d'encourager tous ceux qui ont quelque chose à donner à l'art.

«On est tous artistes si l'on veut»,affirme Samy avant d'ajouter à ce sujet: «La photographie est un art très accessible et qui ne coûte pas cher profitons-en».

On espère que beaucoup écouteront son appel et exploreront les dessous de cet art!

Pour conclure, il est important de souligner que Samy Snoussi a sa propre boîte de design graphique et, actuellement, il est en train de monter un site Internet qui s'intéressera uniquement à l'art.

A croire que c'est un as d'aujourd'hui et non de demainFinalement «vive le cinéma et vive la photo», comme l'a si bien dit notre photographe.

©Samy Snoussi